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22 janvier 2007

Biographie de Lénine

Vladimir Ilitch Oulianov (Влади́мир Ильи́ч Улья́нов), dit Lénine (Ле́нин « l'homme de la Lena ») (22 avril 1870 - 21 janvier 1924) est un révolutionnaire et homme politique russe, fondateur du POSDR (section russe de la Deuxième Internationale), fondateur et dirigeant du parti bolchevik, âme de la Révolution d'Octobre et fondateur de l'URSS.

Plutôt que de s’installer dans une carrière légale, il s’implique de plus en plus dans la propagande révolutionnaire et l’étude du marxisme, la plupart du temps à Saint-Pétersbourg. Il s'intéresse au terroriste Serge Netchaïev dont il conserva l'idée d'une organisation structurée, et le principe selon lequel la fin justifie les moyens. Le 7 décembre 1895, il est arrêté et incarcéré pendant un an par les autorités avant d’être exilé pour trois ans dans le village de Chouchenskoïe en Sibérie.

Lénine le révolutionnaire en 1895

Lénine le révolutionnaire en 1895

En juillet 1898, il y épouse Nadejda Kroupskaïa, une activiste socialiste elle aussi en déportation. En avril 1899, il publie le livre Le développement du capitalisme en Russie. En 1900, son exil prend fin. Il voyage en Russie et en Europe, et publie le journal Iskra (« L'étincelle »), ainsi que d’autres tracts et livres relatifs au mouvement révolutionnaire.
Il participe activement au Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) et, en 1903, prend la tête de la faction bolchevik suite à une rupture avec les mencheviks partiellement inspirée par son pamphlet Que faire ? En mai 1905, il est élu au Comité Central du parti par le IIIe congrès. En 1907, il déménage en Finlande pour des raisons de sécurité. Il fonde le journal Pravda (« La vérité »). Contre le révisionnisme des sociaux-démocrates allemands, il rédige son ouvrage Matérialisme et Empiriocriticisme en 1909. Il continue de voyager en Europe et participe à de nombreux rassemblements et activités socialistes, notamment la conférence de Zimmerwald de 1915. Quand Elizabeth Armand (dite Inessa ou Inès) quitte la Russie pour s’installer à Paris en 1910, elle rencontre Lénine et d’autres bolcheviks en exil et devient à la fois son émissaire et son égérie.

Il voit dans la Première Guerre mondiale une lutte entre impérialismes rivaux pour le partage du monde (L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1917) et veut faire de la guerre entre nations une guerre entre classes.

Lorsqu'éclate la deuxième révolution russe, suite à la chute du tsar Nicolas II, Lénine se trouve en Suisse à Montreux, comme nombre d'exilés russes. Après avoir imaginé différents itinéraires impossibles, il rentre de Suisse à Petrograd à travers l'Allemagne en guerre, avec un groupe de révolutionnaires russes de toutes tendances, à bord d'un train protégé par une immunité diplomatique, dit « plombé ». Cet épisode suscita une polémique, certains accusant Lénine d'avoir été acheté par le gouvernement allemand. Dans ses mémoires, Ludendorf explique qu'il espérait que la révolution en Russie amènerait la décomposition de l'armée tsariste, et le retour en Russie de révolutionnaires favorables à une paix séparée avec l'Allemagne était selon lui une aventure à courir.

Dès son arrivée à Petrograd, le 4 avril, Lénine fait une conférence durant laquelle il présente ses Thèses d'avril, qui sont publiées dans Pravda : paix immédiate, pouvoir aux soviets, usines aux ouvriers et terres aux paysans. Le gouvernement provisoire issu de la révolution de février ne résolvant aucun de ces problèmes, ces idées deviennent de plus en plus populaires. Avec la répression des émeutes en juillet par le gouvernement Menchevik, les dirigeants bolcheviks sont arrêtés (dont Trotsky), leurs journaux interdits, Lénine fuit en Finlande. Il revient en octobre, inspirant une révolution armée contre le gouvernement provisoire, avec pour slogan « tout le pouvoir aux Soviets ! ». Ses idées concernant le gouvernement sont exprimées dans son essai État et révolution (août-sept. 1917) qui appelle une nouvelle forme de gouvernement plus démocratique basé sur les conseils ouvriers ou soviets. Après la tentative de coup d'État du général monarchiste Kornilov en septembre et le gouvernement provisoire est discrédité, et les bolcheviks deviennent majoritaires dans les soviets.

À la tête de l’État soviétique [modifier]

Lénine président du Conseil des Commissaires du Peuple, au Kremlin en 1918

Lénine président du Conseil des Commissaires du Peuple, au Kremlin en 1918

Le 8 novembre, Lénine est nommé président du Conseil des Commissaires du Peuple par le Congrès des soviets russes. Sous son impulsion, les soviets nationalisent la grande propriété foncière (19 février 1918), les industries (30 juin 1918), et déclarent assurer la dictature du prolétariat. La guerre civile russe prend de l'ampleur.

Face à la menace d’une invasion allemande, mais connaissant aussi la situation grave des empires centraux et les perspectives révolutionnaires ainsi ouvertes, et confrontés aux oppositions au sein même de la Russie, les chefs révolutionnaires s'interrogent.

La majorité des chefs bolcheviques, tels que Boukharine, soutiennent la poursuite de la guerre comme moyen de provoquer la révolution en Allemagne. Lénine défend l'option d'un armistice ou d'un traité de paix, coûte que coûte, afin de consolider le régime. Léon Trotski, qui mène les négociations, recommande quant à lui une position intermédiaire, préconisant la démobilisation de l'armée sans signer une paix injuste.

Quand les négociations échouent, l’Allemagne lance à partir du 18 février 1918 une invasion au cours de laquelle la Russie perd une large part de son territoire occidental. En conséquence, la position de Lénine rassemble les suffrages de la majorité des chefs bolcheviques et la Russie finit par signer le Traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918) qui lui est nettement défavorable. Lénine transfère la capitale à Moscou (12 mars)[1] et inaugure la politique dite du communisme de guerre, dans le cadre de la guerre civile.

En acceptant que les soviets soient la seule forme légitime de gouvernement ouvrier, Lénine conclut l’Assemblée constituante russe. Les bolcheviques perdent les élections qui s’y tiennent et qui sont remportées par le Parti socialiste-révolutionnaire (PSR). Celui-ci s'est scindé en septembre 1917 en faction gauche (pro soviet - Parti socialiste-révolutionnaire de gauche) et droite (anti-soviet). Les bolcheviks ont alors le soutien d’une majorité du Congrès des soviets et forment un gouvernement de coalition avec les Socialistes-révolutionnaires de gauche. Cependant, cette coalition s’effondre après que les Socialistes révolutionnaires (SR) de gauche se sont opposés aux conditions du traité de Brest-Litovsk. Ils se joignent alors à d’autres partis afin de renverser le gouvernement des soviets par la guerre civile. Du coup, Lénine fait interdire les Socialistes révolutionnaires (y compris les « SR de gauche »).

En juillet 1918, il fait approuver par le Ve congrès des soviets la première Constitution de la République fédérative des soviets de Russie. Cependant il doit faire face à ce qu'il appelle la « contre-révolution », dont la plus dangereuse est soutenue par l'étranger (1918-1921). En juillet, la situation reste très confuse. Le Tsar est exécuté avec sa famille et ses proches (toute la famille du tsar ; sa fille Anastasia, malgré toutes les histoires qui tournent autour de sa survie, est elle aussi exécutée).

Lénine proclame le pouvoir des Soviets

Lénine proclame le pouvoir des Soviets

Le 20 août 1918, Fanny Kaplan, membre du Parti socialiste-révolutionnaire, approche Lénine alors que celui-ci regagne sa voiture à l’issue d’un meeting. Elle l’appelle, il se retourne, elle lui tire dessus trois fois. Deux balles l’atteignent : l’une à l’épaule, l’autre au poumon. Lénine est emmené à son appartement privé au Kremlin et refuse de s’aventurer à l’hôpital, craignant que d’autres assassins ne l’y attendent. Les médecins jugent trop dangereux d’extraire les balles. Lénine survit et reprend son activité, mais sa santé s'en ressentit.

Staline, Lénine et Kalinine au VIIIe congrès du Parti commustiste russe, mars 1919

Staline, Lénine et Kalinine au VIIIe congrès du Parti commustiste russe, mars 1919

En mars 1919, Lénine et d’autres leaders bolcheviques se joignent à des socialistes révolutionnaires du monde entier et forment la IIIe Internationale communiste. C'est l'époque de la sécession avec le mouvement socialiste. À compter de ce moment, les membres de l’Internationale communiste, y compris Lénine et les bolcheviks eux-mêmes, furent connus comme les communistes. En Russie, le parti bolchevique est rebaptisé Parti communiste russe (bolchevik) qui devient finalement le PCUS en 1922. C'est le seul parti autorisé, les autres sont interdits et leurs membres poursuivis.

Dans le même temps, de 1918 à 1921, la guerre civile russe et le communisme de guerre continuent à faire rage dans toute la Russie. Des mouvements politiques très divers et leurs militants prennent les armes pour soutenir ou renverser le gouvernement soviétique. Des puissances étrangères arment des « armées blanches » afin de renverser le pouvoir des soviets. Dans une situation de « citadelle assiégée », le communisme de guerre est impitoyable, comme la guerre qui lui a donné naissance. L'occupation de l'Ukraine par les armées allemandes et le blocus privent la Russie de blé. Pour faire face à la famine et nourrir les villes, à court de moyens de paiement, Lénine reprend les « réquisitions » des approvisionnements des paysans, quasiment sans dédommagement, instaurées sous le gouvernement Kerensky, et interrompues après octobre (les armées blanches doivent d'ailleurs elles aussi renoncer au libre marché et y recourir dans les zones qu'ils contrôlent). Cette spoliation amène les paysans à réduire dramatiquement leur production, parfois à soutenir les ennemis des « rouges » armées blanches ou « vertes ». Parfois, les détachements de réquisition toute nourriture, jusqu'aux graines nécessaires aux semailles des paysans qui résistent.

La guerre civile est particulièrement atroce. Les deux camps recourent aux prises d'otages, exécutions sommaires et expéditions punitives. Certaines sources dénombrent de 100 000 à 500 000 exécutions sommaires durant la guerre civile. Certains voient dans les camps de prisonniers la base du futur goulag, créé en 1929 par Staline, d'autres n'y voient que la continuité des camps de prisonniers utilisés par tous les pays belligérants.

Bien que de nombreuses factions différentes soient impliquées dans cette guerre civile, les deux principaux groupes en présence sont l’Armée rouge (communiste) et les Blancs (tsaristes). Les puissances étrangères telles que la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon interviennent également dans ce conflit (aux côtés des blancs). Finalement, l’Armée rouge prend l'avantage en 1919, écrasant ses adversaires (comme les anarchistes ukrainiens) et réduisant les forces des russes blancs et de leurs alliés à quelques poches de résistance (qui toutefois perdurèrent durant plusieurs années, notamment dans l'extrême orient russe).

À la fin de l’année 1919, les succès remportés en Russie et le soulèvement de la ligue spartakiste en Allemagne créent aux yeux de Lénine l’occasion idéale de « sonder l’Europe avec les baïonnettes de l’Armée rouge » pour étendre la révolution vers l’ouest, par la force. Au même moment et pour contenir les communistes, les pays occidentaux – convaincus que les forces blanches ne l'emporteraient pas – soutiennent la volonté de la seconde république polonaise, récemment indépendante, de reprendre ses territoires orientaux, annexés par la Russie à l’occasion de la partition de la Pologne à la fin du XVIIIe siècle. La guerre polono-soviétique débute mal pour les Polonais qui, sous-estimant l'armée rouge, se font d'abord étriller et repousser jusqu'à Varsovie. Lénine voyait la Pologne comme le pont que l’Armée rouge devrait traverser afin d’établir le lien entre la Révolution russe et les partisans communistes d’Europe occidentale. Malheureusement pour lui, d'autres ne partageaient guère cette vision, et en conséquence étaient décidé à lui barrer la route : la France (avec l'accord général) envoie une « modeste » « Mission militaire française » (des « instructeurs » tel qu'un certain capitaine de Gaulle, des avions avec leurs pilotes, etc.) qui renverse la situation, permettant aux Polonais de remplir leurs objectifs. Lénine comprend la leçon et renonce (au moins temporairement) à l'exportation de la révolution par des moyens militaires.

La Russie paie le tribut de ces longues années de guerre et une grande partie du pays est en ruine. Dès lors que tous les efforts ne sont plus tendus vers la guerre, Lénine, pragmatique, explique que sous la pression des circonstances, le communisme de guerre a été trop vite : pour reconstruire le pays à partir de rien, un certain retour au libre échange est provisoirement nécessaire. En mars 1921 naît la Nouvelle politique économique (NEP), qui se caractérise par un retour limité du capitalisme privé. L'un des signes indiquant la nécessité de ce retour au libre échange est la Révolte de Kronstadt, un soulèvement armé des marins de la forteresse, est réprimée par l'armée rouge.

En 1922, il transforme l'ancien Empire russe en Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Mais sa santé déclinante réduit progressivement son activité.

A la fin de sa vie, il s'inquiétait énormément sur la capacité d'un parti qu'il dénonce comme bureaucratisé de garder à l'esprit les besoins des travailleurs au niveau international. Son dernier acte politique est de critiquer fortement la brutalité de Staline.

La santé de Lénine est déjà sérieusement menacée par les contraintes de la révolution et de la guerre. La tentative d’assassinat de 1918 vient s’ajouter à ses problèmes de santé. La balle est toujours logée dans son cou, trop proche de la colonne vertébrale pour qu’on puisse tenter une opération avec les techniques médicales de l’époque. Lénine connaît sa première attaque en mai 1922. Elle le laisse partiellement paralysé (de son côté droit) et son rôle dans le gouvernement diminue. Suite à une deuxième attaque, en décembre de la même année, il doit se résigner à abandonner toute activité politique. En mars 1923, la troisième attaque le cloue au lit et le prive de la parole.

Lénine meurt le 21 janvier 1924.

La plupart des historiens s’accordent pour considérer que la cause de mort la plus probable est l’attaque provoquée par la balle logée dans sa nuque suite à la tentative d’assassinat. La cause officielle de sa mort est une artériosclérose ou une quatrième attaque mais, des 27 médecins qui interviennent pour le soigner, huit seulement souscrivent à cette conclusion sur le rapport d’autopsie. Cela laisse de la place pour des doutes et des théories alternatives.

Peu après sa mort, des indications concernant une syphilis apparaissent. Cela n'aurait rien de très extraordinaire, car une large partie de la Russie à cette époque était atteinte par cette maladie. Le corps de Lénine ne montre aucune lésion visible typique des dernières phases de la maladie. Cependant, des documents rendus publics suite à la chute de l’URSS, ainsi que les mémoires des médecins de Lénine, suggèrent qu’il a été traité pour la syphilis dès 1895. En 1923, les médecins de Lénine lui prescrivent du Salvarsan, le seul médicament disponible à l’époque pour traiter la syphilis, ainsi que de l’iode de potassium, qui était également d’usage fréquent pour le traitement de cette affection. Les documents suggèrent en outre qu’on a donné l’ordre à Alexi Abrikosov, le pathologiste chargé de l’autopsie, de prouver que Lénine n’était pas mort de syphilis. Abrikosov ne mentionne pas la syphilis dans l’autopsie, mais le second rapport d'autopsie ne parle d'aucun des organes, des principales artères ou des régions du cerveau habituellement affectés par la syphilis, alors que les lésions aux vaisseaux du cerveau, la paralysie et certaines autres affections qu’il mentionne sont typiques de cette maladie.
Enfin, un diagnostic posthume par deux psychiatres et un neurologue publié dans le European Journal of Neurology affirme démontrer que Lénine est décédé des suites de la syphilis.

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